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LAURA POUPPEVILLE
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Les lisières s'effilent
Résidence Transat des Ateliers Médicis
En juin et juillet 2021, nous nous sommes réunies avec Floriane Jochum, animatrice, Madeleine Brun, Élise Charnoud, Gisèle Dufour, Philomène Marengo et Josette Strippoli, résidentes à l’Ehpad L’Églantine à Fontaine, pour discuter et produire des objets disparus, stockés dans les mémoires.
Les objets produits témoignent du passé mais aussi du présent, de ce qui s’est déroulé durant les rencontres. Les formes dépendent des discussions, des images trouvées sur internet et rapportées en atelier, des choix soutenus par un souvenir parfois vague ainsi que des capacités techniques de chacune — les gestes toujours maîtrisés par les résidentes, et ceux connus par Floriane et moi.
installation dans le hall de l’ehpad L’Églantine, Fontaine, août 2021
édition, livre (108 x 175 mm) impression en noir et blanc, 164 pages, 7 photographies en risographie (200 x 175 cm), tulle en couverture, 25 exemplaires, 2021
Les lisières ce sont les bords qui ne peuvent s’effiler sur un tissu, c’est aussi la limite entre deux éléments. Effiler la matière c’est la constituer en fil ou, justement, la défaire fil à fil. Les lisières qui s’effilent ici sont celles des souvenirs que l’on étire jusqu’aux limites de la fiction.
atelier de production à l’ehpad L’Églantine, Fontaine, août 2021
Le fuseau chanté, Les écrits de sténodactylo, La robe journal-torchon, Les cahiers de poésie, L’orange amère, La première jupe, Les livres disparus sont encore en construction ou déjà utilisés, parfois abîmés. Les temps se télescopent par ces objets en devenir et marqués par leurs usages. Épinglées ensemble sur plusieurs mètres de tulle, ces sept sculptures racontent les histoires de chacune et celles du groupe. Suspendues à l’Ehpad durant l’ été, elles invitent encore à des échanges d’histoires et de savoirs.
Les textes qui accompagnent l’installation sont des bribes de conversations enregistrées lors des ateliers.
On y comprend le processus et ce que l’accès aux souvenirs, aussi facile que difficile, provoque. Il y a les trous de mémoire d’une séance à l’autre, les répétitions et variations des histoires, le partage des techniques de fabrication, l’attachement aux objets par les situations et les personnes auxquelles ils nous ramènent.