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LAURA POUPPEVILLE
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Dos contre dos, ils se font face.
Dos endolori, droit contre le sien courbé
[...]
Ça parle, parle, parle. Et silence.
Chaque fois est différente. Est-ce qu’ils se regardent ? Est-ce qu’ils me regardent dans le reflet ? Est-ce qu’ils regardent les passants qui nous regardent ? Eux derrière la vitrine. Ils n’entendent pas. Ils nous voient hissés. Exposés. Scène muette.
Vitrine devant. Miroir derrière. Passants devant. Participants derrière. Je regarde devant. J’écoute derrière.
Miroir devant. Vitrine derrière. Miroir devant. Passant derrière. Miroir devant. Moi derrière. Il a deux choses qui frappent quand on s’installe ici. Exprimer la notion de silence en parlant et se voir parler. On ne se voit jamais quand on parle d’habitude. Là j’ai une sensation bizarre. Je ne sais pas si c’est quelqu’un à qui je parle ou si c’est moi. Et si je pouvais ne parler qu’à moi-même ? Si les paroles qui sortaient de ma bouche pouvaient frayer leur chemin jusqu’à mes oreilles, exclusivement jusqu’à mes oreilles.
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Extraits de l'enregistrement sonore "Poser les silences au bon moment et raconter ce qui ne se raconte pas" (25 min)
Invitations à participation distribués à Nancy, 2019
Installation d’un espace d’hospitalité, de captation et d’atelier, durant dix jours dans la Vitrine de la Factorine, matériaux plastiques divers et mousselines, webcam sur pied
Vidéo (39min), enregistrement sonore “Poser les silences au bon moment et raconter ce qui ne se raconte pas.” (25min), miroir, affiches, mousseline et laquefolie, argile et boîtes d'expédition
Sculptures en argile dans des boîtes d’expédition
à destination des participant·es :
Outil pour maintenir sa bouche ou celle des autres
Gratte ou brise silence
Outil pour chuchoter
Carreaux de silence à casser ou à collectionner
Sculptures en argile à mon usage pour prendre
la parole ou garder le silence :
Pique-parole à longue portée
Lèvres déformées par des paroles bloquée
De ma bouche à mes oreilles exclusivement
*** vers le texte ***
Résidence à La Factorine, Nancy, 2019.
Lors de dix jours de performance, j’ai invité des personnes à se confier : dos contre mon dos, face à un miroir, en vitrine d’une rue passante de Nancy. Elles me parlaient du silence : leurs pensées sur ce sujet, leur vécu, leurs souvenirs de situations de silence.